Episode 6

Durango le 14 janvier 1906 
Melle Marie, comme je sais que ces cartes postales vous font plaisir, pour ajouter à votre petite collection, je vous adresse la présente. Elle vous rappellera beaucoup de de choses. N’est-ce pas ? Recevez l’assurance de ma sincère amitié. Amable
A l’instant je reçois votre lettre du mois dernier.



Le 20 janvier 1906
Monsieur,
Je vous remercie pour vos vœux. Que va nous apporter cette nouvelle année ?
Que peut-on souhaiter à nos proches ? Une bonne santé, le succès, la fraternité ? Oui. Ce serait bien. Qu'en pensez-vous ? Ecrivez, Monsieur. Vous n'êtes pas bavard et je m'ennuie. Amitiés. Marie


Durango, le 27 janvier 1906 
J’ai reçu votre lettre. Mais sous peu j’écrirai plus longuement. Recevez mes amitiés. A.




Durango, le 4 février 1906 
Mademoiselle,
Vous devez dire que je suis bien paresseux.
En effet, c’est mon défaut capital. Ne m’en voulez pas pour ça. Je garde de très bons souvenirs de mon voyage en France et des personnes que vous savez…, que l’heureux hasard a fait que je connaisse et que pour elle, je suis invité à retourner le plus tôt possible. Si votre sœur est avec vous, donnez-lui le bonjour de ma part, et gardez pour vous l’assurance de ma sincère amitié. Amable




Maljasset, le 18 février 1906
Monsieur,
En ce jour aux lumières si douces, où la neige recouvre les toits et les chemins, nous laissant imaginer les formes enfouies, je porte mon regard au loin, vers les cimes des montagnes uniformément blanchies ; le sifflement du poêle couvre les sons étouffés venant de dehors ; mes livres de classe sont étalés sur mon lit, ouverts aux pages des cours à préparer. Tout est tranquille et reposant. Vos dernières cartes postales sont posées au-dessus de la boîte.
Seul votre silence vient contrarier ma paix. Marie


Durango, le 25 février 1906
Je suis paresseux. Veuillez me pardonner. La distance qui nous sépare n’est pas un
motif pour que je vous oublie. Ma pensée est toujours près. A vous mes amitiés. A.


Maljasset, le 4 mars
Vite un petit mot. Merci pour vos jolies cartes. J'attends toujours des explications. Cela fait 6 mois que vous êtes parti. Ne devriez-vous pas être revenu en France ? Marie

Durango, le 10 mars 1906
Vrai, l’absence est le plus grand des maux, mais les bons souvenirs sont ineffaçables et restent pour toujours gravés dans le cœur. Bien loin pour la distance qui nous sépare, mais près dans ma pensée. Amitié sincère. Amable



Le 1er avril 1906
C'est le jour des vœux de bonheur que l'on se souhaite avec humour. Heureusement, mes sœurs et mes amies y ont pensé ! Voici un poisson pour vous. A bientôt. Marie

Le 13 avril 1906
Que la présente vous rappelle encore un peu notre promenade à Barles. Recevez mes amitiés sincères. Amable






Durango, 21 avril 1906
Pour vous prouver que je pense toujours bien à vous, je vous adresse la présente. Souvenir d’amitiés. Amable




Le 28 mai 1906
Reçu votre bien estimé merci. Sous peu, j’écrirai plus longuement. En attendant, recevez, Mademoiselle, mes affectueuses amitiés. Amable




Le 10 juin 1906
Amable,
Je vous remercie pour vos cartes de Durango. Elles me plaisent toujours autant et font la joie des petits curieux ! Vous le savez, nous les regardons ensemble en classe. Comme je vous l'ai déjà écrit, je suis impatiente d'avoir vos explications. Cela fait 9 mois que vous êtes parti. Ne devriez-vous pas être revenu en France ? Que se passe-t-il ? Avez-vous des ennuis ? Combien de temps vais-je devoir vous attendre ? J'ai 21 ans. Ne l'oubliez pas.
Il est des jours où je ne supporte plus cette attente sans raison. Je me sens comme un oiseau en cage. Ecrivez-moi vite, je vous en supplie. Marie

Durango, le 1er juillet 1906
Bonnes vacances. Doux souvenir. Amable


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