Le
31 juillet 1905
Mademoiselle
Marie,
Quel
doux souvenir laisse un jour folâtre !
Recevez
mes plus sincères félicitations, tout heureux d’apprendre que
vous faites bien la maman. Amable
Le 2 août
Monsieur,
Je vous remercie pour la série des cinq cartes. Ainsi j'en ai reçu
une tous les deux jours. Quelle bonne idée ! Ma vie au V. est agréable. Je suis heureuse
d'être en famille. Mais déjà, mon métier me manque et je songe à
la rentrée des classes. Je lis beaucoup. Je fais la cuisine parfois
et je passe la plupart de mon temps avec mes sœurs. Nous allons nous
promener le long du torrent et nous tremper les pieds. Une fois par
semaine, j'accompagne ma mère au marché à Seyne. Amitiés, Marie
Le 6 août 1905
Mademoiselle
Marie au V.,
Pourrais-je
vous expliquer combien j’ai été heureux hier au matin à mon
arrivée à Costebelle en trouvant votre gentille carte ? On ne
me l’avait pas envoyée pour ne pas savoir le temps que je
resterai. Pour la St Roch, je dois aller à Seyne. J’espère avoir
l’avantage de vous serrer la main (Noche y Dia, tu imagen esta a mi
frente). Souvent je voudrais oublier mais je ne le puis. On se fait
souvent des illusions. (Je suis heureux aussi de savoir que vous avez
bien dansé le jour de la fête avec un galant ?)
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