Episode 18

Le 28 octobre 1906
Cher Louis,
J'ai bien reçu les premières cartes de la série « Mademoiselle se déshabille ». Je vous remercie. Cette demoiselle dodue affairée à son déshabillage coquin me fait sourire. Sourire. En ce moment, je ne souris pas. Ma soeur Mélanie en a assez de me voir comme ça. Je suis sombre et je m'interroge sur mon avenir. Je me sens seule malgré sa compagnie et les nombreuses correspondances que j'entretiens, malgré les familles qui m'entourent au village et la mienne toujours présente. Je m'en veux de vous faire part de mes états d'âme, Louis. Vous n'avez pas besoin de cela. Sûrement, c'est à cause de l'hiver, qui nous entraîne cruellement vers le froid, les journées courtes et tant d'autres choses. Comme nous nous le disons souvent, souvenons-nous de notre bel été. Le souvenir de la chaleur, de l'amitié et de la joie nous revigorent instantanément. En écrivant ces quelques mots, déjà, mon coeur se met à palpiter et mes mains à se réchauffer. Et vous ? Dites-moi comment se passent vos journées d'automne. Vous allez repartir bientôt, il me semble. Vos nombreux déplacements ne vous aident-ils pas à surmonter la tristesse ? Mon cher Louis, portez-vous bien. Affectueuses pensées. A bientôt. Marie



4. Le 5 novembre 1906

J’ai reçu de vos nouvelles ce matin et je profite d’un moment de repos pour vous répondre et vous donner de mes nouvelles. Mais pourquoi croire que l’on oublie ceux que l’on ne doit et ne peut jamais oublier. Pourquoi aussi vous qui commandiez d’espérer, vous-même vous n’avez pas foi dans l’avenir ? Allons croyez en l’amitié sincère de votre ami, croyez aussi au bon souvenir qu’il garde de vous. Jamais il n’oubliera.
Je suis ici à Caunes tout seul. Vous pouvez adresser la correspondance à l’adresse que vous connaissez. Je compte partir pour les Pyrénées le 15 ou 18 courant. Je profiterai de mes voyages pour vous adresser quelques jolies vues des Pyrénées pour l’album que nous feuilletions ensemble.
Amitiés sincères. Souvenirs affectueux. Tout à vous L.G.





5. Le 13 novembre 1906
Mademoiselle Marie,
Reçois à l’instant votre petit souvenir. Merci !
Le mot est court mais il veut dire bien des choses. Je pars à l’instant pour Toulouse. Je vous enverrai quelques bonjours des Pyrénées. Merci et bon souvenir L.G.





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