Septembre
1906
Il
m’est absolument impossible de faire de suite ce que vous m’aviez
demandé. A grand regret, soyez sûre. Les grévistes sont cause de
nos petits malheurs : nous sommes consignés, ou occupons les
établissements principaux de la ville. Bientôt, je l’espère ?
Aurais-je le bonheur de savoir le vôtre le premier ? Je vous en
supplie. Levez ce voile, parlez un peu, j’aime tant vous lire. Il
me semble vous entendre vous moquer. Vous êtes charmante ainsi. Bien
à vous. Albert
Mademoiselle
l’Institutrice en congés Au V. Basses-Alpes
Mil
regrets. Je ne puis plus me procurer les autres mais trouverais tout
aussi bien croyez-moi. Peut-être vous ne trouverez pas à Maljasset
un choix moyen de cartes mais je serai ravi si sur la plus simple
carte vous vouliez bien ajouter signé la Melle gracieusement de
votre nom. Je vous promets alors de vous faire parvenir ma photo au
plus tôt. Gentille amie avec la grâce qui vous caractérise, en
promettez-vous autant. Notre souvenir m’est si cher. Je serais si
heureux de vous posséder en image. Vous seriez tout à fait
charmante. Albert
Le
15 septembre
Monsieur
Albert,
Je
vous remercie pour vos cartes. Ne vous inquiétez pas. Je sais que ce
n'est pas toujours simple d'acheter des cartes postales, en étant
militaire. Vous me parlez de Maljasset. Vous m'y avez vue ? Comment
est-ce possible ? A quel moment ? Je regrette. Je ne vous
enverrai ni mon nom, ni ma photo. Bonne journée. Marie
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