Amable,
Vous
êtes parti il y a un an. Comment qualifier cet anniversaire ?
Heureux ? Faites-vous avancer vos affaires à Durango ?
Votre vie est-elle agréable ? Vous avez des amis ?
Avez-vous fait le projet de rester là-bas ou bien de rentrer ?
Malheureux ?
Rien ne va comme vous voulez ? Vous ne rêvez que de revenir
ici ? Vous ne vous sentez pas bien au Mexique ? Le pays
vous manque ?
J'essaie
de comprendre entre les lignes. Vous êtes si peu bavard.
Mon
père me répète à chaque occasion que je suis votre promise et que
je dois vous attendre. Mais est-ce utile de poser une nouvelle fois
la question ? Combien de temps dois-je attendre ? Six mois
sont passés, puis six autres mois. Je n'ose vous dire tout ce que je
ressens. Je n'ose vous décrire le regard de ceux qui m'aiment, sur
moi. Merci de me donner des nouvelles, de vos affaires et de vos
projets. Merci pour vos belles cartes en couleurs. Marie
Recuerdo,
amistad
Amable
Le 11 octobre 1906
Pour calmer votre courroux, je vous adresse ses trois beaux rejetons mexicains. Soyez indulgente et pardonnez-moi ma paresse. Recevez mes amitiés toujours bien sincères. Amable
Amitié
sincère
Amable
Le
28 octobre 1906
Amable,
Je
ne peux pas pardonner votre paresse. Ne vous rendez-vous pas
compte de la situation ? Marie
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