Episode 15

1. Le 8 octobre 1906, le Tholonet

Je suis rentré au Tholonet jeudi soir venant de visiter l’exposition de Marseille. Je n’ai pas voulu y passer sans vous rappeler que l’on garde toujours un bon souvenir de l’été de 1906. Aussi je vous envoie un petit souvenir de Marseille bien modeste par le présent courrier. Je compte partir lundi ou mardi de la semaine prochaine pour Caunes. En passant dans le Midi, je vous enverrai quelques vues de Béziers ou de Montpellier. La série que je vous envoie, je continuerai à vous l’adresser. Vaut-il mieux vous l’adresser sous enveloppe ou à découvert ? Le temps ici ne serait pas long si… Enfin il faut supporter cet éloignement dans l’attente et l’espoir des jours meilleurs car je me rappelle une phrase lue vous savez où (Nous reviendrons). Je vous quitte sans adieu mais en vous disant « au revoir ». 
Affectueux bonjour. Souvenir de sincères amitiés, L.G.
Je suis ici pour toute la semaine.


Le 10 octobre 1906, Costebelle
Louis,
Je réponds vite à la première carte de la série coquine que vous m'envoyez du Tholonet. Merci pour les vues de l'exposition de Marseille. J'aurais aimé la visiter avec vous. J'espère que vous avez rencontré des gens intéressants pour la société Dervillé. Louis, je voulais vous répondre : vous êtes mon ami ; je suis votre amie. Vous avez une place importante dans mon coeur. Soyez-en certain. Vous connaissez mes tourments et vous savez comme je suis occupée par mon travail en début d'année scolaire. Alors je vous laisse avec mes plus affectueuses pensées. Essayons un peu d'être heureux. A bientôt, plus longuement, Marie



2. Le 15 octobre 1906, Le Tholonet
Ai reçu votre lettre. Merci de vos nouvelles. Ici toujours la vie monotone de vie de village. Le temps est à la pluie depuis 3 jours. Les jours sont bien longs. On rêve au coin du feu aux jours passés et aux jours futurs. Vous n’oubliez pas ! Merci de cette parole. J’en dis de même. Soyez heureux ? Merci. Mais puis-je l’être si vous, vous n'êtes pas heureuse. Vous rappelez-vous aussi des serments échangés le soir en regardant un coin de ciel bleu (par la fenêtre) ? Je pense partir pour Caunes samedi matin et le soir j’arriverai là-bas augmentant la distance qui nous sépare. Un jour triste dans l’espoir de dix meilleurs. L’éloignement ne fera pas l’oubli.
Amitié sincère. Souvenir affectueux. Tout à vous. L.G.








3. Le 25 octobre 1906, Caunes 
Me voici au chantier d'hiver depuis samedi soir. Tous les jours au travail, le soir en promenade avec les camarades. Le temps n'est pas trop beau. Les promenades sont tristes. Elles font penser à celles de cet élégant clair de lune sous les grands arbres. Je pense aussi à la poste. Qui dit si elle est close ou le contraire. Je vous quitte. Il se fait tard (9 h du soir). Mais au lit en pensants à M... Souvenir affectueux. Bonjour amical. L.G.





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